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Sciences & Environnement L'accident de Marcoule révèle la faillite du modèle nucléaire français publié le 14 septembre 2011 à 11:42
On peut remarquer que plusieurs pays ont recouru au législateur ou à des consultations populaires pour...
Bien que qualifié de non nucléaire comme le disait déjà la
présidente d'Areva à propos de Fukushima , l'accident de Marcoule
illustre une fois de plus les dangers liés à cette énergie.
Cette fois-ci, c'est le plus ancien centre industriel nucléaire
de notre pays qui est atteint. Et demain? La France possède une
tradition nucléaire bien établie, avec 58réacteurs, soit près
d'un réacteur par million d'habitants, ce qui en fait le pays
le plus nucléarisé au monde. Cette tradition tourne à l'obstination,
voire à l'idéologie. Serions-nous condamnés au nucléaire,
malgré les avertissements répétés qu'il nous donne et qu'il vient
de renouveler à Fukushima? Cette obstination éclaire les
constantes de notre développement nucléaire et a refusé les évolutions
nécessaires à notre temps, à commencer par la prise de
conscience environnementale.
La première constante est l'absence de débat public, tant
sur la décision d'implantation d'une centrale que sur les grands
choix de la politique nucléaire. Nul texte (pas plus la loi de
2006, aujourd'hui, que le décret de 1963, hier) ne requiert
de déclaration d'utilité publique pour la création d'une
centrale nucléaire ou d'un centre de stockage de déchets radioactifs.
C'est ainsi, et cela s'appelle le droit nucléaire! Par
comparaison, on peut remarquer que plusieurs pays ont, au contraire,
recouru au législateur ou à des consultations populaires pour
décider de leur avenir énergétique. Les renoncements au nucléaire
se multiplient: Autriche, Suisse, Allemagne, Italie. D'autres
pays décident de ne pas remplacer les réacteurs en fin de vie
(Espagne, Suède).
La deuxième constante de la politique nucléaire de la
France, c'est le secret. La liste de ces secrets est longue, qu'il
s'agisse, bien sûr, du nucléaire militaire, mais aussi des
transports de matières radioactives et, surtout, des incidents
de sites (Saint-Laurent, le Blayais, la Hague, Tricastin,
Paluel, etc.). Les dangers atomiques, ainsi occultés par le secret,
le sont aussi par la publication de statistiques rassurantes
sur la très faible probabilité supposée d'un accident nucléaire
majeur.
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