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Sciences & Environnement Mort de sangliers : soupçons sur le sulfure d'hydrogène publié le 07 septembre 2011 à 14:22
Photo prise le 26 juillet 2011 d'un sanglier mort photographié dans une anse de la baie de Saint-Brieuc...
L'Agence de sécurité sanitaire de l'environnement (Anses) estime
"hautement probable" que la mort de 36 sangliers,
cet été en Bretagne, soit due à du sulfure d'hydrogène produit
par les algues vertes, sans pouvoir affirmer qu'il s'agissait
du seul facteur. Dans ce rapport publié au lendemain de celui
de l'Institut national de l'environnement industriel et des
risques (Ineris) arrivant à des conclusions similaires, l'Anses
a estimé
"au regard de l'ensemble de données disponibles,
que l'hypothèse d'une intoxication par le sulfure d'hydrogène
(H2S) est la plus probable sans pouvoir affirmer qu'il s'agit
du seul facteur contributif de la mortalité massive." L'Anses avait été chargée par le ministère de l'agriculture d'examiner
les causes de la mort de ces animaux sauvages dans la baie de Morieux, située dans l'estuaire du Gouessant.
"Les niveaux de concentration mesurés dans les poumons ou le sang des animaux morts et les symptômes observés concourent
à retenir l'hypothèse d'une intoxication par l'H2S comme hautement probable",
souligne l'Ineris, un institut placé sous
la tutelle du ministère de l'écologie. Les analyses d'air
effectuées par ses soins en plusieurs points de la baie ont fait
apparaître des
"dégagements importants de composés soufrés", allant jusqu'à 3 000 mg/m
3 de H2S à la source,
quand la vase ou les algues étaient foulées, soit un taux pouvant provoquer la mort quasi-immédiate d'un homme.
Ce taux
"pourrait conduire à un accident mortel dans un scénario extrême de chute et de perçage de la croûte de surface [des algues]
qui ne peut pas être écarté", note l'institut. Des analyses de l'air ambiant ont par ailleurs fait apparaître localement
des mesures de H2S
"supérieures au bruit de fond local, lui-même relativement élevé au regard des valeurs habituellement
documentées", mais sans danger pour les populations avoisinantes, selon l'institut.
L'Ineris avait déjà recommandé en juillet de ramasser les
algues vertes le plus rapidement possible après échouage pour
éviter la putréfaction. Elle conseillait aussi de doter les
personnels d'un détecteur de sulfure d'hydrogène et d'équipements
de protection. Dans son rapport de mercredi, elle
préconise cependant de procéder à
"des travaux complémentaires" à la recherche d'éventuelles cyanotoxines sur les organes des animaux morts et qui ont été conservés.
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